Communiqué de la section de Saint-Denis du PCF suite à l’interruption d’un débat de l’observatoire dionysien de la laïcité

Publié le 3 Juin 2015

Depuis quelques jours une polémique prend de l’ampleur suite à l’interruption d’un débat, organisé par l’observatoire dionysien de la laïcité, dont le principal intervenant était Ghylain Chevrier.

Un débat malheureusement rendu extrêmement sensible, sur fond de vives tensions orchestrées et habilement entretenues depuis plusieurs années par les gouvernements successifs, les fondamentalistes religieux, l’extrême droite et ses métastases.

Au cœur des crispations, un affrontement supposé et une fois de plus largement orchestré entre islam et laïcité, islam et république. Un raccourci que le PCF dénonce avec force.

Le débat légitime autour de cette notion fondamentale pour la démocratie qu’est la laïcité prend des allures d’affrontement entre des camps barricadés avec chacun leurs épouvantails et leurs héros. La laïcité est de plus en plus utilisée comme paravent pour légitimer des idées racistes pétries de préjugés tout comme la lutte contre l’islamophobie ou le « Laïcisme » (sic) peut servir des desseins communautaristes, sectaires.

L’incapacité de dialoguer est, quoi qu’il en soit, un signe inquiétant et très symbolique de la crise politique que nous traversons. Le premier impératif est de dépassionner le débat pour réussir à raisonner à nouveau ensemble. Une tâche ardue notamment pour des gens qui ont vécu, parfois dans leur chair, la violence terrible qu’engendre l’intégrisme religieux quel qu’il soit.

Le PCF avait organisé le 28 janvier 2014 un débat sur la laïcité auquel avaient participé des personnes de toutes obédiences en présence de Jacques Bénézit (commission laïcité et relation au croyant du PCF), Nordine Idir (Secrétaire général du mouvement jeune communiste) et Jaklin Pavilla (adjointe au Maire). Dans l’assistance des membres de l’observatoire et certains de ceux qui le mettent aujourd’hui en cause avaient pu s’exprimer lors d’un débat contradictoire de qualité.

Le PCF de Saint-Denis déplore donc l’interruption de ce débat qui avait sa place dans la maison du peuple qu’est l’hôtel de ville et organisé par des personnalités connues, des militants locaux, qu’il est facile d’interroger sur leurs motivations. La présence d’un intervenant contesté et sans doute contestable aurait dû être combattue s’il y avait lieu dans l’argumentation. Il parait également important sur des sujets devenus malheureusement sensibles d’être attentif aux personnalités intervenant dans ces débats.

Nous condamnons également avec la plus grande fermeté les insultes et accusations proférées contre Jean Brafman à qui nous apportons notre soutien et notre solidarité. Nous condamnons tout aussi fermement toute tentative de récupération à des fins politiques de cet événement et les manipulations grossières de la part de médias de plus en plus tangent.

Notre ville est une des plus diverses de France, l’une des plus jeunes aussi. Pour qu’elle reste forte de sa diversité plutôt qu’affaiblie et divisée il faut remettre le dialogue au cœur de nos démarches. Le PCF est engagé dans ce sens et souhaite être force de cohésion.

Les attentats de janvier avaient conduit beaucoup d’entre nous à revendiquer un sursaut de solidarité pour protéger les croyants des amalgames et affirmer des valeurs essentielles et particulièrement la fraternité. La majeure partie de la population subit la situation, les politiques répressives, la crise sociale et les tensions grandissantes. Le rôle des organisations politiques, associatives et syndicales doit, plus que jamais, permettre d’élargir la réflexion dans un contexte apaisé.

Pierre Dharéville secrétaire fédéral des Bouches-du-Rhône et responsable de la commission laïcité et relation aux croyants du PCF

Rédigé par PCF Saint-Denis

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