Histoire des métallos de Saint Denis

Publié le 28 Janvier 2013

(L'humanité, G ROSSI, 28/01/13)

Ancien responsable de la CGT, Jean Bellanger raconte la lutte des Cazeneuve (1976-1979) à Saint-Denis pour la défense de la machine-outil et de l’industrie «made in France».

Combat de métallos. Les Cazeneuve de la Plaine-Saint-Denis (1976-1979), de Jean Bellanger. Les Éditions de l’Atelier, 176 pages, 21 euros. «Ce témoignage est celui d’un syndicaliste qui s’est battu aux côtés de celles et ceux qui tenaient à leur emploi et qui ont pu se sentir incompris et abandonnés. Nos luttes ont été difficiles. Nous avons mis tout notre cœur et notre énergie à la défense de la machine-outil et de l’industrie. » Par ces quelques mots au début de Combat de métallos que viennent de publier les Éditions de l’Atelier, Jean Bellanger inscrit son ouvrage dans deux univers. Celui de la mémoire ouvrière et celui, en filigrane, des luttes sociales d’aujourd’hui.

Ce Combat de métallos s’inscrit dans une période qui voit, « de 1974 à 1980, le nombre de faillites industrielles augmenter de 70 % », rappelle en préface l’historienne et actuelle présidente de l’université Paris-VIII Danielle Tartakowsky. Elle ajoute : « perte des emplois, mais au-delà perte aussi des savoir-faire et, pour qui n’y prenait garde, des savoir-être et du sens ».

«La lutte menée a marqué l’histoire de Saint-Denis », ajoute un peu plus loin Didier Paillard, maire de cette grande ville voisine de Paris. Il poursuit : « Leur conscience professionnelle et l’estime d’eux-mêmes furent ébranlées par les décisions abusives du grand capital et les politiques libérales de l’époque, mais jamais leur conviction, que l’humain doit rester au centre de tout. Leur combat était synonyme de résistance et peut s’apparenter à celui mené aujourd’hui à travers toute l’Europe par les “Indignés”. »

Les Cazeneuve produisaient des machines-outils dans plusieurs usines, notamment en région parisienne, sur ce territoire qui deviendra un peu plus tard la plus grande friche industrielle d’Europe, avant une renaissance au tournant des années 1990. Leur lutte, avec occupation, a duré de 1976 à 1979. Et c’est cette histoire qu’a voulu faire connaître Jean Bellanger, qui, alors secrétaire de l’union locale CGT de la ville, a consigné dans des carnets cette actualité au jour le jour.

À travers son parcours personnel, de prêtre-ouvrier puis de père de famille, et de toujours militant pour agir avec les plus démunis, les plus modestes, notamment les ouvriers immigrés, il tourne les pages au jour le jour, parfois heure par heure, lors des interventions musclées de la police ou encore des étapes d’un « tour de France » pour populariser et croiser d’autres luttes sociales. Elles « font partie d’un même combat, dit-il, un combat universel et intemporel, celui de la dignité de l’homme ».

Rédigé par PCF Saint Denis

Publié dans #emploi, #histoire, #cgt

Commenter cet article